Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis Laura Tessier, une petite normande qui a posé ses fesses à Paris depuis presque 10 ans maintenant.
Je suis créatrice et entrepreneuse passionnée par l’art, le design et amoureuse de la Nature.
Peux-tu nous expliquer l’histoire de ta marque ?
Tout a commencé en 2013, quand j’ai pris conscience de la richesse de l’héritage de la famille Tessier, où les hommes étaient ébénistes de père en fils depuis 1890.
J’ai demandé à mon père de me transmettre son savoir. En parallèle de mes études à l’école de l’image Gobelins, j’ai continué de travailler sur mon idée de marque.
Mes idées ne s’arrêtant pas à un seul type d’objet ni de matière, j’ai pensé Maison Tessier comme un cabinet de curiosité où vivraient des créations chics osées.
C’est le 2 mai 2019, que j’ai lancé officiellement Maison Tessier.
Quel a été ton déclic pour faire ton métier d’artisan, ainsi que ton parcours et l’influence de ta famille ?
Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé créer. Toute ma primaire, j’ai suivi des ateliers de céramique. Le modelage était idéal pour créer tout ce qui me passait par la tête. En grandissant, j’ai conservé ce goût pour les inventions, les créations, le beau, l’original ou encore l’extravagant…
Mes parents nous emmenaient très régulièrement découvrir des expositions avec ma sœur. L’art et l’artisanat étaient omniprésents dans notre quotidien et notre éducation. Je savais qu’un jour la création serait partie prenante de mon métier. J’ai axé mes études en communication visuelle car c’était ce qui me paraissait le plus en adéquation avec mon projet final.
Quant à l’artisanat, c’est beaucoup plus instinctif, je suis complètement autodidacte. Je m’auto-forme à chaque fois que je change de matière, de technique. C’est la pratique qui me permet de me perfectionner.
Quelle est ta source d’inspiration dans ton parcours créatif ?
Tout peut m’inspirer : rêver dans le train, visiter une expo, me promener, regarder un magazine, des photos, un film…
Quand quelque chose m’inspire, je fais en sorte de l’orienter vers une utilité, un message, une matière ou une forme.
Qu’aimes-tu le plus dans ton métier ?
J’aime être libre dans mes choix et dans mon processus de création.
Et ce qui me motive et me rend la plus heureuse, c’est de voir les idées issues de mon imagination devenir réelles et palpables.
Quels artistes ou oeuvres t’inspirent au quotidien, une pièce déco/art dont tu rêves ?
Coco Chanel pour son avant-gardisme et l’émancipation de la femme dans l’entreprenariat.
Jean-Paul Goude pour sa folie et les histoires qu’il raconte à travers ses images iconiques.
Jean-Paul Gaultier pour ton excentricité et son classicisme à la fois.
Je rêve d’un ou plusieurs fauteuils de Pierre Paulin, inspirés du végétal et des courbes de la Nature.
Peux-tu nous décrire ton processus créatif pour les cache-pots Fessier ? combien de temps pour produire ?
Après les formes « squelettes » en bois, j’ai décidé de créer la chair en argile auto-durcissante avec les pots Fessiers. Ce retour au modelage était comme une évidence car il représente pour moi une vraie liberté créative.
J’avais envie de formes généreuses et d’un objet en lien avec le végétal pour nos intérieurs. Après plusieurs reprises sur mon premier prototype, je l’ai décliné en 3 tailles. J’ai créé des moules en silicone pour les reproduire un peu plus facilement. Après démoulage de la pièce encore humide, je dois la retravailler pour lui donner sa forme finale.
Puis, intervient l’étape du séchage qui dure plusieurs jours (1cm/24h) avec plusieurs manipulations. Une fois les petites fesses bien sèches, je les ponce à la main.
Et enfin, mon étape préférée : les finitions, je viens vernir ou peindre les pots. Trois couches sont nécessaires pour le Bleu Klein. C’est après ces nombreuses heures de travail que les petites fesses deviennent enfin palpables !
Interview réalisé en avril 2022
Les objets de Maison Tessier sont a retrouver exclusivement en boutique chez Âme